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Luxeuil – Strasbourg

Strasbourg ! Notre première vraie étape. LA ville où nous voulions aller en France et où nous pensions arriver… la semaine dernière. Il nous aura fallu 3 semaines plutôt que deux, pour 120 kilomètres de plus que les 640 prévus. Notre rythme est plus lent mais nous sommes maintenant conscients que les 50 km journaliers que nous avions estimés au départ sont souvent au delà de nos possibilités. Avec Elouan ça passait encore mais avec Yanaël en plus, tout est plus long et les pauses plus fréquentes. Cela nous donne plutôt une moyenne de 3 heures de vélo par jour pour 35-40 km.

Les trois semaines auront toutefois servies de bon entraînement puisque nous sentons bien que notre puissance augmente. Notre confiance aussi ! Les Vosges (massif montagneux entre la Loraine et l’Alsace) que nous redoutions nous ont finalement laissées monter nos premiers cols à plus de 1000 mètres, non sans peine, mais avec détermination.

Le temps n’était pourtant pas très beau lorsque nous sommes partis jeudi dernier de St-Bresson après nos deux jours chez Arnaud, Myriam, Noémie et Romane. Mais leurs précieux conseils (ils ont à leur palmarès la traversée des Amériques de l’Alaska à Ushuaïa et un voyage de 6 mois avec leurs filles de 3 et 5 ans autour de la méditerranée) et leur proposition d’itinéraire nous ont bien motivés à grimper un peu pour rejoindre le versant est du massif.

Notre ascension des Vosges nous a donc conduit au col de la Fourche depuis lequel nous avons rejoint la vallée de la Moselle. C’est un pré en fleurs qui nous a accueilli pour la nuit et offert en prime notre première tique ! Ronan l’a trouvé coincée entre ses jambes, aussi petite qu’un vulgaire poil incarné. Déjà bien parano avec les tiques et la maladie de Lyme, il a instauré depuis l’inspection corporelle intégrale d’une heure avant le coucher. Une chance que les journées s’allongent !

La deuxième étape des Vosges nous a mené assez tranquillement à la Bresse où une généreuse et sympathique famille réunie pour un mariage et à qui nous avions demandé pour camper sur leur terrain nous a finalement invité à dormir à l’intérieur et à partager leur repas.

Le lendemain, nous avons entamé la montée vers le col de la Schlutch et la route des crêtes. Notre première vraie journée de montagne en quelque sorte avec 600m de dénivelé positif sur les 15 premiers kilomètres. Au sommet, beaucoup d’infrastructures touristiques pour la saison de ski qui s’est achevée il y a deux semaines à peine. Quelques petites plaques de neige ornaient encore les pistes. Nous serions bien restés plus longtemps sur ces hauteurs, profitant d’un beau décor de montagne avec conifères, mousse et vues superbes, mais les averses et les températures prévues pour la nuit frôlant le négatif nous ont obligées à redescendre vers Kaysersberg, ville natale d’Albert Schweitzer – prix nobel de la paix.

Cette fois, c’est une artiste qui nous a laissé les clefs de son atelier afin que nous puissions passer la nuit au chaud. Une belle soirée en perspective pendant laquelle nous aurions pu déambuler dans les rues pavées de cette citée médiévale. Malheureusement Elouan, surexcité à l’idée d’aller voir des cracheurs de feu, a enchaîné bêtises sur bêtises et nous a tellement énervé que nous l’avons couché, furieux et complètement crevés nous aussi…

Les deux jours suivants nous ont menés sur la route des vins et la plaine d’Alsace. Arrêts rapides à Riquewhir et Ribeauvillé, petits villages alsaciens typiques avec maisons à colombages multicolores et rues pavées. Les visites ont toutefois été courtes car la nuée de touristes nous a un peu effrayée. Cette belle région doit vite devenir insupportable en juillet et en août.

Arrivés lundi soir à Strasbourg, nous y resterons certainement jusqu’à dimanche. Noémie (ma sœur) et Tit viennent passer quelques jours avec nous. Nous en profiterons également pour faire le ménage des sacoches et nous délester de quelques kilos….

France

 

 

 

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Dijon-Luxeuil

Nous sommes à Luxeuil-les-Bains, petite ville thermale de Haute-Saône, depuis ce midi. La Franche-Comté nous a ouvert ses portes samedi, en laissant derrière nous « notre » Bourgogne, traversée d’Est en Ouest depuis Nevers.

Cette dernière semaine aura été moins éprouvante que la première du point de vue météorologique mais plus spectaculaire ! Après notre séjour à Dijon chez André, Brigitte et Clémentine, qui ont généreusement accepté notre demande d’hébergement de dernière minute, nous avons repris la route jeudi sous un ciel orageux qui ne présageait rien de bon pour la nuit. Après avoir erré une bonne partie de l’après-midi dans des zones industrielles, nous avons suivi les indications pour une forêt aménagée. Au final, l’endroit aurait pu être idéal sauf que le sol était inondé. Vers 18h30, alors que le ciel noir se refermait sur nous, et que nous étions au seuil du découragement, une dame à qui nous venions juste de demander si elle connaissait un endroit où planter la tente, nous a gentiment conduit chez elle. L’orage a alors éclaté et une averse de grêle s’est abattue sur nous. Mais contre mauvaise fortune bon cœur, ce qui devait être une petite place sur la pelouse s’est finalement transformée en une chambre au premier étage.

La nuit a été difficile pour Yanaël, fievreux depuis quatre jours, nous avons donc décidé de nous rendre chez le médecin vendredi matin. A peine rentrés dans le cabinet médical, le verdict est tombé, Yanaël souffre d’une laryngite. Le médecin, très intéressé par notre aventure, en a profité pour nous bombarder de questions sur la logistique du voyage. Au vu de notre situation, il a préféré nous prescrire une batterie de médicaments. Yanaël a donc eu droit à de la ventoline, de la bécotide, des antibiotiques et à un magnifique baby inhaler qui occupe une bonne place dans la remorque.

La nuit suivante aura été moins confortable mais bien protégée tout de même. Nous avons monté la tente sous un abri à bois et avons pu manger et dormir au sec en regardant tomber la pluie. Elle nous avait déjà bien mouillée toute la journée avec de fortes averses et a continué pratiquement sans relâche toute la soirée et la nuit.

Mais c’est le lendemain que nous avons pris conscience de l ‘ampleur de la situation. Nous savions qu’il avait beaucoup plu depuis les derniers jours, un ami nous a même envoyé un message nous informant des risques d’orages dans la région, mais nous n’avions pas imaginé que la région toute entière était sous l’eau ! Sur la place du village de Fontaine-Française, les gros titres de la presse locale ne parlaient que d’une chose : toutes les rivières débordent. La ville de Pont où nous avions dormi vendredi dernier a été évacuée. La ville de Semur en Auxois l’a également été en partie.

Nous voulions suivre la Saône mais la route était complètement inondée, les champs se sont transformés en lacs, les rivières en fleuves et les ruisseaux en torrents. Apparemment, le phénomène est rare, les habitants n’ont pas vu chose pareille depuis les années 60, surtout aussi tard dans la saison.

Nous pourrions dire que ce début de voyage aura été un véritable baptême !

L’après-midi de samedi a laissé place à de belles éclaircies et c’est sous un beau soleil que nous sommes arrivés à Champlitte où nous avons été accueilli par Nicolas, Claudine et Lila.

Finalement, les deux derniers jours auront été une alternance de soleil et de nuages. De petites routes en sous-bois ou longeant des champs de Colza, jaunes vifs. Les prairies et les parcs sont également fleuris et nous rappellent que le printemps est bien installé. Nous avons dormi près de terrains de sport dans des petites communes, entourés de pissenlits. Les couleurs sont belles, les températures sont douces et les routes encore gentiment dodelinantes.

Nous avons passé notre 500e kilomètre ce matin. Et nous devrions attaquer les Vosges demain !